Sa vie n'était que merde et malheurs, sa femme l'a laissée, il a perdu son job et enfin cette grognasse qui le défonce dans un combat singulier. Sérieux, vie de chien ! Alors comme d'habitude après un coup dur, il filait s'en allait boire dans le bar d'à côté jusqu'à littéralement tomber dans l'ivresse. Et puis aujourd'hui, c'était LE jour. Régulièrement il faisait des courses de bagnole avec un mec qu'il côtoyait depuis des années, un mécano qui roule comme un salaud.

Une vieille Mustang 1966 fastback, dénichée il y a longtemps dans un jardin en campagne. La vieille l'avait établie comme poulailler, sans connaître sa valeur. Kayn l'avait racheté une misère, et avait beaucoup investi financièrement et physiquement pour pouvoir enfin se pavaner dedans. Une caisse ancienne, dont les pièces sont difficiles à acheminer jusqu'au Japon, mais le petit bijoux du blondinet. Sa valeur sentimentale n'avait pas d'égal et il n'en changerait pour rien au monde. Ce n'était pas une foudre de guerre, et pourtant en un simple regard sur ses courbes noires elle vous envoûte. L'odeur du cuir le réveillait, le reboostait, et il fila vers le garage.

Mais tout ça c'était bien évidemment avant qu'il confronte ses capacités, il n'était pas ce genre de personne à croire en la magie où en des êtres surhumains qu'ont la plupart des histoires plus rocambolesques les uns les autres, non lui, il aimait sa bagnole un point c'est tout. D'ailleurs, durant son temps libre il allait voir son vieil ami pour qu'il lui refile quelques bricoles et combines pour transformer sa voiture en vraie machine de guerre, un truc que personne aurait jamais vu, une vraie bagnole d'enfer. Il acheminait souvent les négociations vers une impasse vu qu'il était dépourvu d'argent. Mais ce jour là, il s'en souviendra toute sa vie.

Ça remonte à quelques années quand il écrit ses notes, d'ailleurs il décrit parfaitement les douleurs lors de l'expérience, bon pas aussi douloureux que le premier mec qui s'est pris son poing dans la gueule (d'ailleurs il est sûrement mort aujourd'hui) mais c'était assez éprouvant. C'est lors d'une expérience qui a mal tournée et qui eut l'option de maudire sa vie, devenir un foutu héros qu'il se moquait tant pourtant, les matins froids des Samedi, dans un café, une BD à la main. Et c'est là, qu'à travers des réminiscences, des cauchemars, des rêves, il rencontra une autre partie de son être.
Les premiers mois furent difficiles, il se remémorait les images de l'accident, de l'expérience, des bruits des nitescences brûlant sa peau,croyant être fou, mais le visage crispé et horrifié des personnes qu'avaient vu sa crise après l'accident ne pouvait le faire douter, c'était bel et bien lui, ce monstre surhumain. Ce qui était sûr, c'est que son véritable combat venait tout juste de commencer.