« ...voilà, j'ai appuyé sur le bouton. Ça doit être bon, je suppose ? Ha oui, voilà la lumière. Permettez que je prenne une chaise et à boire.
Bon... pour commencer, je suis Vingnir Odinson, fils d'Odin, prince d'Asgard. Si vous vous demandez pourquoi j'enregistre ceci... eh bien disons que je profite de mon temps libre et qu'une personne m'a soufflé cette idée, comme quoi il s'agissait d'une "tendance midgardienne". Parenthèse fermée. Donc comme je disais, je suis Vingnir Odinson, fils d'Odin et dieu du tonnerre... ancien gladiateur, et Einherjar. La garde d'élite d'Asgard, si vous préférez. Contrairement à ce que vous pouvez penser, je n'ai pas le marteau Mjolnir, non. Enfin, je l'avais. Je possède sa petite sœur, la hache Stormbreaker.
Présentation faite, venons-en au sujet que je voulais aborder : mon arrivée à Midgard.
Je suis venu après avoir connu la mort une première fois, une mort qui m'aura fait sommeiller durant un an. C'est là que Mjolnir m'a quitté des mains. Je suis arrivé exactement six jours après avoir fait forger Stormbreaker, mais j'y ai perdu le plus gros : ma force, mes pouvoirs d'antan. Il ne me restait plus que des bribes résiduelles du pouvoir du dieu du tonnerre. De ce qu'était Thor. Le roi Odin, mon père, m'a chargé de rejoindre Midgard où m'attendraient moult épreuves qui me rendraient ma gloire de jadis. »

[...]

« Campus Stark. C'est le nom du projet que je devais rejoindre. Et je m'y suis rendu. C'est un ordre du Père-De-Toute-Chose après tout. »


« J'ai croisé mon frère, là-bas. Sleipnir Laufeyson. Un charmant partenaire qui prend un malin plaisir à réfléchir à plus de dix façons différentes de me tuer chaque jour.
Pour en revenir au sujet, je me suis fais discret durant exactement... seize minutes. Le temps que Sleipnir déclare à tous que nous sommes d'Asgard. Si je me souviens bien, ça nous a fait une sacrée image, avec tout le monde qui affilie notre royaume à... lui. »

[...]

« Me voilà de retour, excusez-moi. J'ai profité de cette petite pause pour mieux me souvenir de la suite. Ça commence justement le lendemain de mon arrivée à Midgard. Le sergent Dereck - puisse-t-il reposer en paix - nous avait fait passer un test, à certains. Moi y compris. Il était très bien informé : il savait à mon sujet, réagissait à mes mensonges. Ce Campus Stark ne laisse rien au hasard : tout est millimétré, ils savent tout, et je l'avais déjà compris à l'époque. »

[...]

« Je n'aime pas vraiment expliquer ce que tout le monde a déjà dit, alors contentez-vous de ça, s'il vous plaît. Pour en revenir à ma personne, j'ai eu de nombreuses difficultés à m'insérer dans la communauté de Midgard... ils sont parfois très étranges. Mis à part la grossesse de mademoiselle Lucia, il n'y a pas eu grand chose d'important. Si ce n'est que j'ai rencontré Laurel. »

« C'est allumé. Bonjour, second enregistrement, si je n'ai pas raté le premier.
Alors... Laurel... par où commencer ?
Tout d'abord, elle est très belle, charmante et adorable... hmm... ce n'est pas très objectif. Mais vrai malgré tout. Ha, voilà. Je l'ai rencontré au Campus Stark un peu par hasard, en réalité. Mais elle m'a tout de suite tapé dans l'œil. En même temps, quelqu'un qui bat le champion de billard de six galaxies... il faut le faire. Cependant elle l'a fait.
C'est lorsque je l'ai vu de plus en plus souvent avec monsieur Lazwald et les autres que nous avons commencé à parler. Puis j'ai commencé à me confier à elle... quelque chose me disait que je pouvais le faire, que ça m'apaisait. Elle ne me voyait pas comme une bête féroce, comme un dangereux homme venu d'ailleurs... je dirais plutôt que c'était de la curiosité ? Toujours est-il qu'elle me paraissait bien différente, et j'avais raison de penser ça.
À Asgard, j'étais glorifié parce que j'étais un guerrier. Le fils d'Odin Borson, le prince... alors disons qu'entre les femmes de là-bas et les aliens à huit pattes qui crachent de l'acide, je n'avais pas tellement connu la sensation véritable d'être aimé pour ce que je suis et non ce que je devrais être. Hormis avec elle.
Ha, j'ai ! En cinq mots : Laurel Collins, australienne, viseuse d'élite. Et petite.
Nous nous sommes mutuellement ouvert à l'autre, elle m'a prodigué de sages conseils, qui m'aideront même dans cent ans. »


« Lorsqu'Asgard est tombé entre les mains de ma sœur, Laurel a - bien trop souvent - cherché à me remonter le moral. Et elle y arrivait. Toujours. Sûrement l'un de ses charmes, quelque chose que j'apprécie et qui m'a permis de garder la tête haute de nombreuses fois. En sa compagnie, j'ai vidé mon sac, sans lui avouer ce que je ressentais. Probablement parce que... j'avais peur d'essuyer un refus ? »

[...]

« Excusez-moi, je prenais une bouteille. Déformation professionnelle. Donc... le temps est passé et nous parlions, chaque jour, parfois du coucher au lever du soleil. Mais je profitais de chacune de ces secondes, et je crois que ça se voyait, et que Laurel avait bien compris.
Pourquoi ? Parce que... non, non, non. C'est privé. Mais toujours est-il que je lui ai déclaré ma flamme. J'en ressentais le besoin, et disons qu'elle m'avait plus ou moins forcé la main. Et... elle aussi.
Me semble-t-il que les premiers à avoir compris étaient mesdemoiselles Lucia et Idy, la petite amie de sir Vance. Je n'ai toujours pas apprécié ce coup bas mais... ça se serait su, de toute manière. Mais pour l'autre personne au courant, disons que c'est plus problématique, puisqu'il s'agit de Sleipnir. Et lui ne sait pas tenir sa langue et ne se cache pas d'insulter. Je crois que c'est la première fois qu'il pouvait vraiment jouer son rôle fraternel, du genre à s'opposer... par la barbe d'Odin. »

« Le dernier point le plus important concerne l'endroit où je suis né. Asgard, le plus prospère et puissant des Neuf Royaumes.
Lorsque je suis parti, tout se passait à merveille, et j'étais informé au moindre problème par Ysgramor, enfin, je crois. Quand je me suis entretenu avec le nouveau roi d'Atlantis, j'ai découvert qu'il ne restait que ruines, qu'Asgard n'était plus qu'une terre désolée... mon père avait disparu et même la clairvoyance d'Ysgramor ne pouvait le localiser ou savoir ce qu'il se tramait. »

[...]

« En réalité, ma sœur qui porte l'adorable nom de Hvergelmir Odinsdottir - et qui elle n'est pas adoptée - avait profité du trône vacant pour y prendre place. Son rêve a toujours été de devenir la fierté personnelle de notre père, et disons que ses conquêtes sont plutôt banales lorsque tout les enfants s'y mettent.
Bien qu'elle soit destinée à régner en Helheim, je l'ai toujours tenu dans mon cœur, sans doute une notion de fraternité que moi seul possède parmi nous ? »

[...]

« Sûrement. »





« Hélas, Hvergelmir est bien trop stricte... et à Asgard, il est impossible de prendre la couronne par soi-même sans attiser de la colère. Parmi les Einherjar, les soldats les plus fidèles au roi Odin et la garde du royaume, la loyauté et la combativité sont des valeurs inculquées durant notre formation... alors je suppose qu'ils ont cherché à s'opposer à la reine. Mais vous savez tout comme moi que ma sœur est bien plus forte qu'une armée. C'est naturel. Non ? Vous ne saviez pas ? Ravi de vous l'apprendre.
Elle les a tous massacrés, jusqu'au dernier. À deux exceptions près : Ysgramor a su survivre et quitter Asgard mais est considéré comme un traître, et il y a moi. Le dernier Einheri... parce que je n'étais pas là. »

[...]

« Ça fait maintenant deux hivers que j'attends, voyageant entre différents pays en compagnie de Laurel et séjournant chez elle.
J'attends que la guerre commence.
La confrontation avec Hvergelmir est pour ma part inévitable, parce qu'en l'absence du roi Odin, je suis d'après Ysgramor le plus apte à accéder au trône... et très probablement le moins dangereux.
j'ignore quand est-ce que ma sœur et moi nous recroiserons, mais j'espère pouvoir la vaincre sans avoir à l'achever.
Pour combattre comme un roi, comme un frère. »